Login
Objectifs de l'Union Européenne sur les biocarburants Oxfam exige des normes sociales
L'organisation humanitaire Oxfam s'est inquiétée mercredi de l'ambitieux objectif de consommation de biocarburants de l'UE d'ici 2020, en réclamant des "normes sociales" pour éviter une ruée vers des productions agricoles potentiellement préjudiciables aux pays pauvres. Les pays de l'Union Européenne ont décidé en mars dernier que les bio-carburants devront obligatoirement représenter au moins 10% de la consommation totale d'essence et de gazole dans les transports d'ici 2020 (contre 1% aujourd'hui).
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
L'auteur d'un rapport préparé sur le sujet par Oxfam, Robert Bailey, admet que les biocarburants peuvent à l'avenir apporter "de nouveaux moyens de subsistance" aux pays pauvres du Sud. Mais il observe que la poussée de la demande de l'UE pour atteindre son objectif de 10% "pose de sérieuses menaces aux populations les plus fragiles", allant de la confiscation de leurs terres à des problèmes de sécurité alimentaire. "Il est inacceptable que les pauvres dans les pays en voie de développement paient le prix de la réduction des gaz à effet de serre dans l'UE.
Pour éviter cela, la Commission européenne doit inclure des normes sociales" dans son plan d'action, préconise M. Bailey. Sans cela, l'objectif de l'UE doit "être mis au rancart", assène Oxfam. Le conseiller d'Oxfam note que la conversion de cultures vivrières (maïs, blé, sucre, huile de palme) en biocarburants pourrait avant tout entraîner "le déplacement de millions de personnes de leurs terres", signifiant la perte de leurs moyens de subsistance. Selon lui, la moitié des terres arables de Tanzanie et 40% de celles du Mozambique sont désormais considérées comme propices aux cultures servant à la production de biocarburants.
L'Indonésie ou la Malaisie (grands producteurs mondiaux d'huile de palme) et le Brésil (champion des exportations d'éthanol) espèrent bien profiter de la manne de la demande européenne et américaine. Reste que les conditions de travail dans ces pays s'avèrent parfois "horrifiantes", souligne Oxfam, rappelant par exemple que des coupeurs de canne à sucre payés au rendement sont morts d'épuisement au Brésil. Les petits propriétaires agricoles en Indonésie sont en outre souvent pieds et poings liés par leurs dettes à des grandes compagnies exportatrices leur fixant des prix dérisoires.
Oxfam souligne également que les populations pauvres sont moins capables de s'adapter au "choc" des fluctuations de prix des produits alimentaires, provoquées en partie par le développement des biocarburants. L'UE devrait donc veiller dans ses "normes sociales" à inclure "le travail décent" des agriculteurs, "le traitement équitable" des petits propriétaires ou encore "le droit à l'alimentation", préconise Oxfam.
La Commission européenne doit annoncer le 23 janvier des propositions pour mettre en oeuvre son vaste plan d'action énergétique et climatique. Outre son objectif sur les biocarburants, il comprend notamment une réduction globale des émissions à gaz à effet de serre d'au moins 20% et une part obligatoire de 20% des énergies renouvelables dans la consommation énergétique en 2020.
Contenu réservé aux abonnés
Pour éviter cela, la Commission européenne doit inclure des normes sociales" dans son plan d'action, préconise M. Bailey. Sans cela, l'objectif de l'UE doit "être mis au rancart", assène Oxfam. Le conseiller d'Oxfam note que la conversion de cultures vivrières (maïs, blé, sucre, huile de palme) en biocarburants pourrait avant tout entraîner "le déplacement de millions de personnes de leurs terres", signifiant la perte de leurs moyens de subsistance. Selon lui, la moitié des terres arables de Tanzanie et 40% de celles du Mozambique sont désormais considérées comme propices aux cultures servant à la production de biocarburants.
L'Indonésie ou la Malaisie (grands producteurs mondiaux d'huile de palme) et le Brésil (champion des exportations d'éthanol) espèrent bien profiter de la manne de la demande européenne et américaine. Reste que les conditions de travail dans ces pays s'avèrent parfois "horrifiantes", souligne Oxfam, rappelant par exemple que des coupeurs de canne à sucre payés au rendement sont morts d'épuisement au Brésil. Les petits propriétaires agricoles en Indonésie sont en outre souvent pieds et poings liés par leurs dettes à des grandes compagnies exportatrices leur fixant des prix dérisoires.
Oxfam souligne également que les populations pauvres sont moins capables de s'adapter au "choc" des fluctuations de prix des produits alimentaires, provoquées en partie par le développement des biocarburants. L'UE devrait donc veiller dans ses "normes sociales" à inclure "le travail décent" des agriculteurs, "le traitement équitable" des petits propriétaires ou encore "le droit à l'alimentation", préconise Oxfam.
La Commission européenne doit annoncer le 23 janvier des propositions pour mettre en oeuvre son vaste plan d'action énergétique et climatique. Outre son objectif sur les biocarburants, il comprend notamment une réduction globale des émissions à gaz à effet de serre d'au moins 20% et une part obligatoire de 20% des énergies renouvelables dans la consommation énergétique en 2020.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :